• HYSTERIE MASCULINE

     

     

    Hystérie masculine

     

     

     

    Diagnostic plus rare mais la structure est fréquente.

     

     

     

    Clinique

     

     

     

    On note 4 motifs de consultation.

     

     

     

    1/ Manifestations anxiophobiques.

     

    2/ Troubles de la sexualité.

    - Impuissance : phénomène le plus souvent observé chez l'hystérique homme, avec grande difficulté de passage à l'acte. La confrontation avec la femme, vécue en termes de castration, interdit le passage à l'acte. Il y a renoncement devant l'idéal de vérité qu'il se sent devoir égaler. L'identité sexuelle n'est pas acquise. Le patient vit un problème de "normalité" par rapport au sexe.

    - Masturbation : dissimulée et à thèmes lesbiens. Sensation de culpabilité très riche sur le plan fantasmatique. Trouble de la personnalité, masturbation devant la glace.

    - Doute sur l'identité sexuée : "ne serais-je pas homosexuel ?"

     

    3/ Syndrome d'échec...

    ... et ses compensations, une fois le patient confronté à l'indépendance.

    - L'hystérique homme va prendre le médecin à témoin de son malheur. La réussite professionnelle est bien supportée mais quand elle est acquise, le patient risque de faire une décompensation anxieuse ou dépressive. Il pourra aussi y avoir une intolérance à la réussite. On observera parfois l'emploi de toxiques mineurs (amphétamines, barbituriques, alcool) pour l'aider à assumer le rôle d'homme, pour donner le change.

     

    4/ Crises de nerf, malaises.

    - L'homme montre à un entourage choisi qu'il n'est pas comme un homme.

     

     

     

    Personnalité hystérique masculine

     

     

     

    conduites sexuelles

     

     

     

    On observe l'éviction parfois totale des rapports sexuels, avec prétextes moraux. La femme est interdite, car "trop bien" ou "pas assez". Il y a une rationalisation qui permet de ne pas se confronter au sexe opposé. Il y a aussi l'impuissance partielle ou totale, le donjuanisme réel (rare) et les récits donjuanesques (fréquents, que ce soit par rapport au passé ou dans l'avenir).

     

     

     

    Attitudes de remplacement

     

     

     

    - Masturbation

     

    - Quête de virilité

     

    - Quête homosexuelle non agie

     

    - Quête d'amitié masculine dont le choix porte sur un homme qui a ce qu'il n'a pas, quelque chose de plus dont il croit manquer.

     

     

     

    Comportement social

     

     

     

    Séduction forcée. Quitte à en souffrir, l'hystérique homme fera le pitre pour être accepté.

     

     

     

     

     

    Hystérie masculine de conversion

     

     

     

    Troubles paroxystiques

     

     

     

    Avec agitation, pleurs, hurlements, crises de nerf...

     

     

     

    Manifestations psychiques

     

     

     

    Avec observation de

     

    - Dépressions, TS.

     

    - Alternance exaltation/morosité.

     

    - Toxicomanies mineures.

     

     

     

    Manifestations génitales

     

     

     

    - Névrose hystérique derrière un certain nombre de névroses traumatiques.

     

    - Symptomatologie hystérique dans les suites d'une intervention chirurgicale vécue comme coït sadique.

     

     

     

     

     

    Grands éléments de diagnostic (homme et femme)

     

     

     

    L'hystérique passe son temps à donner le change, au somaticien comme au psychiatre. Il y aura ainsi des signes empruntés au somatique (paralysies, troubles viscéraux...) et d'autres empruntés à la lignée psychiatrique (dépersonnalisation, hallucinose...).

     

     

     

    Diagnostic positif

     

     

     

    Il va se faire sur le jeu de l'attraction et de la répulsion. Le patient hystérique ne se comportera pas en malade ("je n'ai pas demandé à vous voir"), ou alors se comportera en malade pour mieux "castrer" le médecin (le patient invite le médecin à déployer sa puissance pour lui en montrer l'inefficacité). Il y a incompatibilité entre ses deux espoirs, être aimé et être entendu.

     

     

     

    Diagnostic différentiel (avec les autres névroses ou les psychoses par exemple)

     

     

     

    - avec les névroses phobiques, et les névroses obsessionnelles, il s'agira d'apprécier les composantes de la personnalité;

     

    - avec l'anorexie mentale;

     

    - avec les pervers. Chez l'hystérique il existe toujours une angoisse et une culpabilité faciles à constater;

     

    - avec les psychoses de l'adulte. Des psychotiques peuvent avoir des manifestations pseudo-hystériques (théâtralisme, conversion...) mais on note la différence dans leur angoisse psychotique, dans l'activité délirante, ou encore dans la bizarrerie. A contrario, certains hystériques auront des élans pseudo-psychotiques (dépersonnalisation, hallucinose, mythomanie...). Il faudra faire attention à la qualité de la relation, évocatrice de la névrose hystérique. On observera ainsi chez l'hystérique des différences de comportement suivant que le soignant est un homme ou une femme... Le diagnostic sera plus précis suivant l'évolution et les contacts ultérieurs. Le patient hystérique a une capacité à nous séduire pour mieux nous castrer. Le patient psychotique n'a pas de distinction aussi prononcée entre son corps et le monde.

     

     

     

     

     

    Évolution

     

     

     

    Tous les hystériques évoluent au contact du milieu médical. On observe alors:

     

    - Disparition des symptômes (très révélateur de l'hystérie);

     

    - Confinement de l'existence. Les patients hystériques finissent par ne plus sortir de chez eux.;

     

    - Sublimation dans les métiers d'infirmiers, dans le service social. C'est le "dévouement" de l'hystérique;

     

    - Refoulement. Mécanisme de défense dans une hyper-consommation médicale. C'est un langage par le corps et non un langage du corps.

     

     

     

     

     

    Psychodynamique

     

     

     

    La névrose obsessionnelle utilise le déplacement et l'isolation, tandis que l'hystérie utilise le refoulement.

     

     

     

    Le refoulement

     

     

     

    Avant d'être un moyen de défense, c'est un mode de fonctionnement structural du psychisme. Le refoulement articule l'ordre primaire de l'inconscient au système secondaire Conscient/Préconscient.

     

     

     

    La théorie freudienne distingue 3 dynamismes.

     

     

     

     

     

     LE REFOULEMENT CHEZ L'HYSTÉRIQUE - SCHÉMA

    Refoulement originaire

    Sur les représentations de la pulsion. Il est constitutif de l'inconscient.

    Refoulement proprement dit

    C'est l'attraction par le refoulé originaire, et la répulsion par les instances de censure.

    Retour du refoulé

    Symptôme, rêve...

     

    Syndrome de conversion

    Dans l'hystérie on a une intensité particulière des retours du refoulé, et notamment dans les syndromes de conversion.

     

     

     

     

     

     

     

    L'hystérie n'est pas langage du corps mais langage par le corps. Un message est "gelé" dans ce corps. A singer l'hyper féminité, l'hystérique femme montre qu'elle ne l'est pas tant. Elle ne montre pas son corps femme mais les questions qui utilisent son corps comme langage. Ce corps ne peut pas être utilisé pour le désir et le plaisir. L'hystérique femme se défend d'avoir un corps désirable, pénétrable. Elle en fait un mode d'expression, et non-pas le lieu de désir ou de jouissance de l'Autre.

     

     

     

     

     

    La castration

     

     

     

    C'est autour d'elle que s'articule la problématique hystérique. La castration est un des fantasmes originaires, une structure fantasmatique inconsciente.

     

    - Au départ : garçon et fille sont l'Objet de l'amour narcissique de la mère, occupant la place du phallus.

    - Abord de l'Oedipe : le garçon découvre son insuffisance à son ambition. La fille découvre son manque réel à la prétention phallique. Ce manque se re-traduit en terme de stratégie du désir.

    - Entre garçon et fille : le garçon doit assumer le deuil symbolique du père "phallophore", du père "désirant" dont le désir est l'objet du désir de la mère. La fille doit accepter le fait que le manque en la mère est l'objet du désir du père, et que la mère, désirant le désir du père, trouve en lui ce qu'elle n'a pas totalement.

    - Le garçon : il n'est pas sans savoir, et doit assumer le deuil symbolique du phallus pour accepter son pénis tel qu'il est.

    - La fille : elle ne manque en fait de rien, et assumera la perte du phallus dans la mère en découvrant qu'elle a en elle ce quelque-chose qui, n'étant rien, sera le lieu du désir de l'autre.

     

    L'hystérique ne peut suivre cette dialectique, et reste prisonnier de la quête phallique et de la bisexualité originaire.

     

     

     

    L'homosexualité

     

     

     

    Il y a un grand investissement libidinal homosexuel chez l'hystérique, avec des fantasmes lesbiens accompagnant la masturbation de l'hystérique homme. C'est ici une mise en scène de l'homosexualité sans phallus. Questionnement sur la nature du sexe de la femme. La femme, c'est l'Autre, celle à égaler à condition de savoir ce que l'homme peut bien y désirer.

     

    L'hystérique, dans son narcissisme phallique reste tributaire des mécanismes d'identification imaginaire pour aborder la question de la différence des sexes: identification à l'homme, participant à son désir pour chercher la femme en son mystère.

     

    L'hystérique est malade de sa bisexualité et reste perplexe entre ses identifications masculine et féminine.

     

     

     

    Le narcissisme

     

     

     

    Bien que les hystériques subissent des dépressions névrotiques et que le vécu dépressif soit toujours près à apparaître, la problématique est d'abord celle de la castration, et ensuite celle de la souffrance narcissique (le narcissisme est l'investissement libidinal de l'image du corps). L'hystérique est très dépendant de ses Objets, et se déprime devant toute déception relationnelle. Ses Objets sont des compléments phalliques (petit ami ou petite amie "dans le vent"). Remarquons l'incapacité pour l'hystérique de mentaliser son agressivité sadique orale, en liaison avec les aspects prégénitaux de sa fixation libidinale.

     

     

     

     

     

    Traitement

     

     

     

    - La psychanalyse ne peut pas être proposée systématiquement. Cependant le patient hystérique est capable de transfert sur le thérapeute pour rejouer toute sa problématique infantile.

     

    - Il faut entendre le symptôme comme une demande.

     

    - Ne pas se laisser prendre au piège de la demande, symptôme du désir de l'hystérique d'avoir un désir insatisfait.

     

    - L'hystérique doit pouvoir en retirer un bénéfice secondaire, sinon il partira.

     

    - Les médicaments sont inopérants, sauf l'effet placebo pour les états de crise. Dans les phases aiguës, lors de décompensation anxieuse ou dépressive, les antidépresseurs vont corriger les troubles biologiques.

     

    - Il faut remodeler le réinvestissement narcissique, faire des psychothérapies à rythme lent, sans interprétation et non-directives, pour passer le cap. Ne pas tomber dans la problématique de son corps, lors par exemple d'examens cliniques.

     

    - Risque de rejet de la part du personnel soignant car il revit des choses homosexuelles.

     

    - Attention : l'hystérique parvient parfois, à force d'obstination, à se faire opérer, ligaturer les trompes par exemple. C'est inconsciemment l'assurance de n'avoir jamais d'enfant du père. La patiente hystérique se punit de quelque chose qu'elle n'a pas fait. Seul le désir est coupable.

     

     

     

     

     

     

    « les mécanismes de défenseLes pervers narcissiques, prédateurs impitoyables »
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