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    Pour chacun des 5 millions de Français qui boivent de manière excessive, cinq personnes souffrent dans son entourage. Parent, enfant, conjoint : comment sortir du cauchemar ?

     

    Honte, mensonge, isolement, violence… vivre avec une personne alcoolique est un drame quotidien. Pourtant, pendant longtemps, on pense davantage à "l'en sortir" qu'à s'en sortir soi-même. Voir se dégrader une personne que l'on aime de jour en jour et se savoir impuissant rongent la plupart des proches. Joséphine s'inquiète pour son conjoint, âgé de 28 ans qui détruit complètement sa vie et à qui il est impossible de parler car il se ferme immédiatement. La question qu'elle se pose : "comment l'aider ?".

     

    L'isolement

    Elles pensent avoir tout essayé. De le comprendre, voire de l'excuser : "Il était fragile", "Ce sont des copains qui l'ont entraîné"… De le surveiller, en jetant les bouteilles.

    De lui parler : "J'ai un mur en face de moi, se désole l'épouse . J'aimerais tellement qu'il comprenne qu'il est malade et peut être soigné !"

     

     
    Au fil des jours, leur vie s'est rétrécie. "On refuse les invitations et l'on n'en lance plus, en mentant pour cacher la situation, admet Joséphine. Toute notre attention est concentrée sur ce que l'alcoolique fait ou ne fait pas, et l'on se sent seule, écrasée de responsabilités, ni aimée, ni utile." C'est ce qu'on appelle la codépendance.

     

    Ne pas intervenir en cas d'ennuis chez la personne alcoolique

    Comment s'en sortir ? En changeant notre propre attitude, afin de rendre l'atmosphère plus saine pour toute la famille, y compris le malade alcoolique. Car il faut accepter l'évidence : vous n'avez aucun pouvoir sur son problème d'alcool. Nul ne peut aider une personne à s'en sortir malgré elle. Tout ce que vous pouvez faire, c'est l'aider à prendre conscience de ce qu'elle vous fait endurer.

     

    Maintenir un dialogue

    Lui parler, donc, quand elle n'a pas bu, sans colère, sans tenter de lui faire admettre qu'elle a un problème avec l'alcool, juste pour lui exprimer votre angoisse, vos besoins et vos espoirs. Les leçons et les reproches ne font qu'attiser déni et culpabilité… qui poussent à boire davantage.

     

     

    Encourager sans dicter

    Autre erreur fréquemment commise : infantiliser la personne alcoolique. On croit l'aider en la déchargeant de toute responsabilité, mais ça ne fait que l'enfoncer un peu plus. Les proches prennent en charge les courses, vont chercher les enfants à l'école, du coup la personne alcoolique se sent encore plus dévalorisée.

    Votre rôle est de l'encourager et non lui dicter ce qu'elle doit faire, l'accompagner et non la porter. C'est sans doute le plus difficile. Le laisser se débrouiller seul, c'est souvent effrayant, comme de la non-assistance à personne en danger.

    Pourtant, il faut accepter qu'il n'ait pas tant besoin de nous. Car plus nous le dorlotons, moins il sera incité à faire des efforts.

    Connaître les mécanismes de l'alcoolisme

    La maladie correspond à une perte de limites. Le malade alcoolique voudrait

    “le beurre et l'argent du beurre” : tous les bénéfices de la relation et continuer à boire, tous les bénéfices de l'alcool sans la dépendance. Se sacrifier n'aide personne.

    Ne pas hésiter à lancer un ultimatum

     

     

    SOURCES

    http://epanews.fr/profiles/blogs/faire-face-l-alcoolisme-d-un-proche

     

     

     

     

     

     

     

    L'entourage doit poser des limites, voire même un ultimatum : "Il y a des comportements que nous ne pouvons pas supporter." Il doit tenir l'alcool à distance et aller vers la vie pour donner éventuellement au malade l'envie de l'y rejoindre. Ce qui implique parfois de partir. Certains malades prennent alors conscience des dégâts engendrés par leur consommation.

    Mais on ne devient jamais abstinent pour les autres, même si c'est pour ne pas perdre définitivement son enfant. Jean confirme : "Il faut toucher le fond pour pouvoir taper du pied et remonter. Un jour, j'ai réalisé que j'avais le choix entre mourir, finir en hôpital psychiatrique ou me soigner.

    Accompagner le sevrage

    Lorsque le malade a décidé d'arrêter de boire, l'entourage peut l'aider en lui témoignant confiance et compréhension, en supportant les rechutes sans paniquer et en l'aidant à retrouver toute sa place au sein de la famille. Il ne faut jamais désespérer…

    Où trouver de l'aide ?

    Les centres d'alcoologie proposent de plus en plus souvent des groupes de parole pour soutenir les familles. Interrogez le centre de cure ambulatoire en alcoologie (CCAA) le plus proche de chez vous (il en existe 230). Psychiatres ou psychologues y accordent aussi des entretiens individuels.

    Les groupes familiaux Al-Anon proposent des groupes de parole pour les proches (groupes Alateen pour les enfants), sur le même principe que les Alcooliques anonymes. Tél. : 01 42 81 97 05.

    L'entourage doit également s'en sortir

    La maladie alcoolique s'adosse aux fragilités de l'autre.

    Il est difficile pour l'entourage d'admettre qu'il a également un problème. Il a tendance à considérer que le mal est dans l'autre et ne fait rien pour sa propre souffrance. Pourtant, l'entourage doit lui aussi sortir du déni et prendre conscience, en s'avouant : "Je suis malade de son alcool."

    Le conjoint est souvent codépendant, sous différentes formes : soit il a lui-même une addiction (boulimie, par exemple), soit il se trouve dans une grande dépendance affective, en se dévouant pour la personne qui boit.

    Parler de son angoisse soulage et permet de prendre du recul pour ne pas sombrer avec la personne alcoolique, mais aussi de comprendre que la sobriété ne marque pas par magie la fin de tous les ennuis. C'est un moyen d'aller mieux, mais on ne se sort pas instantanément de plusieurs années de souffrance

     

     

     

     

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    ALCOOLISME

     

     

     

     

     

    Quelques généralités

     

    • L'alcoolique est quelqu'un qui a perdu sa liberté face à l'alcool;

    • L'alcool a un effet euphorisant et un effet anxiogène;

    • On ne trouve pas de personnalité alcoolique type, mais bien plutôt des populations à risque;

    • L'alcool diminue l'esprit critique du buveur.

     

     

    Étude psychique

     

     

    Les troubles psychiques entraînés par la consommation d'alcool seront directement liés à son influence sur le système nerveux, et indirectement liés à la destruction physiologique, via la chronicité.

     

     

    - L'alcoolique (à partir de 1,5 litre de vin par jour ou équivalent alcool) pourra ne pas présenter de manifestations pathologiques s'il n'est qu'un "buveur d'habitude".

     

    - Le "buveur d'habitude excessif", buvant plus que précédemment, présentera quelques troubles somatiques. Il pourra arrêter de boire suite aux conseils.

     

    - Un "alcoolique pur" ne peut plus se passer de l'alcool: c'est un toxicomane.

     

     

     

    Formes cliniques

     

     

     

    Alcoolisme aigu

     

      • Ivresse simple : on observe une excitation intellectuelle et motrice, avec parfois des manifestations d'agressivité ou de dépression. Possibilité d'euphorie, d'optimisme...

     

      • Ivresse augmentée : les propos sont incohérents, avec présence de troubles neurologiques et moteurs, vision double et floue, cérébellite alcoolique (inflammation du cervelet), maladresse...

     

    • Ivresse aiguë :

    • c'est à ce niveau qu'apparaissent les comas, les troubles neurologiques importants pouvant entraîner la mort, les hémorragies digestives, la confusion...

     

     

     

    Alcoolisme chronique

     

      • Tremblements matinaux : on observe des nausées, des diarrhées, des sueurs, de l'irritabilité. En cas d'arrêt d'alcool, les tremblements persistent plusieurs jours, avec cauchemars et anxiété, voire angoisse.

      • Crises convulsives : risquent d'apparaître après un sevrage de 48 heures, et peuvent annoncer un "delirium tremens" (délire accompagné de mouvements désordonnés, particulier aux alcooliques).

     

     

      • "Delirium tremens" ("délire tremblant" ou DT): le sujet est massivement intoxiqué, depuis plus de 10 ans. Le D.T. se déclenche après une diminution d'alcool (suite à une opération, une maladie, un sevrage volontaire...) et l'on notera les signes précurseurs suivants:

     

      • tremblements, anorexie, soif intense, anxiété, agitation nocturne. Après 2 à 4 jours survient le D.T. avec: état confuso-onirique, grande agitation, troubles neurologiques. Le patient est obnubilé, désorienté, halluciné (visuel), agité, vivant son délire dans un état de panique anxieuse. L'insomnie est totale.

     

      • Le syndrome neurologique se présente avec un tremblement intense et généralisé, ainsi qu'un trouble de la parole (dysarthrie).

      

      • Les signes généraux sont une température constante à 38°, 39° ou 40° C. avec sueurs, entraînant une déshydratation importante. L'évolution sous surveillance et soins montrera en quelques jours un retour du sommeil et du calme, avec néanmoins un pronostic qui pourra être fatal (hémorragie digestive, comas hépatique...).

     

    • Pré-delirium tremens : plus fréquent que le DT, présente un onirisme très riche. L'agitation est moins intense. Il y a peu de déshydratation. L'évolution sans traitement peut se faire vers la rémission.

     

    Le traitement tentera de corriger la déshydratation en faisant boire beaucoup le patient (3 litres d'eau par jour, ou pose de perfusions).

      

    La prévention comme le traitement du D.T. se feront par benzodiazépines à demi-vie longue ("Séresta" ou "Valium") et vitamines (B1, B6, B12, et PP). Le malade doit être dans une chambre, sans stimulation, avec contention physique si besoin. Quelqu'un pourra le veiller, sans trop le stimuler.

     

     

     

     

     

    Troubles neuropsychiques

     

     

     

    Encéphalopathie de Gaget-Wernicke

     

     

     

    C'est une avitaminose B1 due à l'alcoolisme avec lésions anatomiques bilatérales cérébrales. On observera une aggravation des troubles nutritionnels, un amaigrissement, une somnolence.

      

      

    En période d'état, on aura des troubles psychiques (torpeur, hypersomnie, rarement un coma) et des troubles neurologiques (nystagmus ou paralysie oculomotrice, hypertonie, troubles de l'équilibre, polynévrite des membres inférieurs, troubles végétatifs).

      

    L'évolution avec traitement pourra laisser des séquelles (syndrome de Korsakoff). Le traitement sera de la vitamine B1 en IM à haute dose.

     

     

     

    Syndrome de Korsakoff

     

     

     

    Trouble de la mémoire résultant d'un Gaget-Wernicke ou non. On observe une amnésie antérograde, de la désorientation, de l'affabulation, une anosognosie (inconscience des troubles).

      

    L'amnésie s'attache aux faits récents. Le malade pourra croire vivre à une période ancienne, ou dans un autre lieu.

      

    On note des fausses reconnaissances, des récits fabulateurs.

      

    Le sujet a une humeur euphorique. On a aussi une douleur des masses musculaires et une abolition des réflexes (polynévrite sensitivo-motrice). L'évolution est mauvaise. Le traitement sera la vitamine B1 à haute dose.

     

     

     

    Démence alcoolique

     

     

     

    Affaiblissement intellectuel, réversible si arrêt d'alcool.

     

     

     

     

     

    Aspects psychodynamiques

     

     

     

    L'alcoolisme est le symptôme d'une pathologie mentale, quelle qu'elle soit.

      

    Les éléments dépressifs sont souvent importants. L'alcoolisme est une tentative personnelle de traitement de la pathologie mentale.

      

    On peut néanmoins aussi considérer l'alcoolisme comme une pathologie en soi et qui s'auto- alimente, un peu à la manière des symptômes psychosomatiques.

      

    L'évolution de la maladie est alors autonome.

     

     

     

    Sous alcool, l'individu a souvent une relation paranoïaque.

      

    Quelle que soit la pathologie sous-jacente, l'alcoolisme garde un caractère spécifique.

      

    Au niveau de l'alcoolisme chronique, on remarque:

     

      • Oralité : le plaisir est lié à l'excitation buccale. Dans les premiers temps de la petite enfance et de l'enfance de l'alcoolique, la mère a anticipé ses besoins, sans lui permettre la frustration.

     

      • Le sevrage est alors vécu comme une trahison.

     

      • A l'âge adulte, face à une frustration, le sentiment de trahison se réveille, n'est pas supporté et nécessite une réponse (paradisiaque) où la frustration est éliminée: c'est la boisson.

     

      • On retrouve beaucoup de mots propres à cette régression, comme "biberonner", "sucer", "téter"... et "sevrage".

     

     

      • Narcissisme : l'alcoolique a un narcissisme fragile, blessé. L'alcool, par l'effet euphorisant qu'il procure, va tenter de combler cette faille.

     

      • A jeun, l'alcoolique satisfait à l'idéal du moi, et saoul au Moi idéal.

     

      • L'idéal du Moi est une représentation de l'image parentale à laquelle le sujet cherche à ressembler. Sous alcool, il retrouve le narcissisme de toute-puissance infantile (le Moi idéal est la période la plus précoce de l'enfance). L'alcoolique ne peut gérer la nostalgie des premiers mois, car il n'a pu se satisfaire de ce qu'on a pu lui proposer.

     

      • Freud considère l'alcoolisme comme une structure:

     

      • soit c'est la névrose, soit on échappe à la psychose en se soumettant à l'alcool.

     

      • Pour les personnes fragiles, l'intoxication alcoolique est une tentative de survie, un échappatoire.

     

      • Compulsion de répétition :

      •   c'est un processus d'origine inconsciente par lequel le sujet se place activement dans des situations pénibles, répétant ainsi les expériences anciennes sans se souvenir du prototype, et avec la vive impression qu'il s'agit de quelque chose de pleinement motivé dans l'actuel.

     

    • Ce qui est resté incompris de la maturation fait retour sous forme de symptôme. L'alcoolique retrouve sa délivrance dans l'alcool, sans changer de manière de fonctionner.

     

     

     

    Traitement de l'alcoolisme

     

     

     

    Pour certains alcooliques, la pathologie principale est autour de l'alcool. Pour d'autres non.

     

    La première chose qui compte dans un soin est la demande.

      

      

    En général ce n'est pas l'alcoolique qui fera cette première démarche, mais son médecin, son employeur, et dans un couple sa femme (ou son mari)...

     

    La question à demander au sujet, c'est: "pourquoi vous venez faire un soin?". Très souvent, il espère quelque chose en échange (retour de sa femme, ré-emploi...). Il existe une mythologie sur le soin aux alcooliques et il est bon de leur demander comment ils l'envisagent.

      

    L'alcoolique ne demandera jamais une psychothérapie, ou du moins de façon authentique.

      

    Il faut leur laisser l'espace qui leur permette de demander.

      

    Ils doivent apprendre à demander et le soignant ne devra pas espérer de demande explicite.

     

    L'obligation de soin aux patients alcooliques (loi du 15 avril 1954, peu appliquée, et loi du 27 juin 1990 pour les "soins pénalement obligés") est une contrainte qui ne donne de résultats qu'avec certains alcooliques paranoïaques.

      

    Le soignant a alors un rôle très sadique.

      

    Le tiers (le gendarme, le préfet...), porteur de la loi, dira des choses à l'alcoolique et le rassurera en lui signifiant qu'il n'est pas tout-puissant.

     

     

     

    Plusieurs méthodes existent dans le soin de l'alcoolisme:

     

      • La cure de désintoxication : l'idée est la création d'un réflexe conditionné (Pavlov), une réaction de dégoût face à l'alcool préféré.

      

      • La base du traitement est l'Espéral: ce médicament sature une phase du métabolisme. Le malade subit une réaction très forte dés l'ingestion de l'alcool, les yeux deviennent rouges, il ressent une sensation de mort imminente. C'est l'effet "antabuse". Il y a une notion de sadisme très marquée. L'intérêt d'une telle cure est d'arrêter la boisson mais enlever le symptôme ne guérit pas la maladie, et le malade pourra soit substituer un autre toxique, soit décompenser.

     

      • C'est avant tout un conditionnement.

     

    • La thérapie de couple :

    • la femme de l'alcoolique est souvent très autoritaire et la relation que les conjoints ont établie est de type perverse, d'ordre sado-masochiste. Le couple a besoin d'alcool pour fonctionner. La thérapie pourra donc inclure le couple...

     

      • La thérapie familiale : la thérapie familiale systémique offre l'avantage de ne pas isoler le sujet dans sa maladie, en indiquant que c'est la relation entre les membres de la famille qui est pathologique (souffrante).

     

    • Le patient désigné (le buveur) est le symptôme de cette souffrance. Cette thérapie permet en outre de restaurer les liens autour de l'alcoolique.

     

      • La thérapie de groupe :

        les associations d'anciens buveurs mettent en jeu l'aspect relationnel. Il faut faire attention à tenir compte d'une part du symptôme et d'autre part de la pathologie causale.

      

      • Le vrai drame pour l'alcoolique n'est pas de boire (on n'en meurt pas rapidement) mais la désocialisation.

     

      • Quand la femme est partie, qu'il n'a plus de travail, il meurt très vite.

      

      • Les associations d'anciens alcooliques tentent d'empêcher, au moyen de la thérapie de groupe que le sujet ne plonge trop profondément. Elles remplacent une famille qui a disparu.

     

    • Elles sont une "famille de secours". L'identification sera facilitée par le fait que les membres encadrant ont vécu le problème "alcool" et s'en sont sortis.

     

     sources

    http://psychiatriinfirmiere.free.fr/infirmiere/formation/psychiatrie/adulte/pathologie/alcoolisme.htm

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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    Définition Alcoolisme

    L’alcoolisme aigu se caractérise par une consommation occasionnelle et non dépendante d’alcool. Il s'agit d'une consommation massive, excessive mais non fréquente. On peut parler couramment de " cuite ". Cette ivresse peut conduire au coma que l'on qualifiera d'éthylique, voire au décès.

    La consommation excessive d’alcool est définie par une consommation supérieure à 2 verres par jour chez la femme et 3 verres par jour chez l’homme.
     
    L’alcoolisme chronique se définit comme une consommation nocive d’alcool entraînant des dommages physiques, psycho-sociaux ou affectifs ou comme une véritable addiction à l’alcool (perte de liberté vis à vis de la consommation d’alcool). Comme toute addiction, il engendre une dépendance physique, psychologique et un phénomène de tolérance (la personne augmente les quantités pour ressentir les mêmes effets).

    Nous n’aborderons ici que l’alcoolisme chronique.

    Chiffres / épidémiologie

    Au niveau mondial, 140 millions de personnes souffrent de dépendance à l’alcool. Chaque année, 2,5 millions de décès sont attribuables à l’alcool.


    En France, 5 millions de personnes sont consommateurs excessifs et 2 millions de personnes sont dépendantes à l’alcool.

    La consommation d’alcool moyenne est estimée à 15,6 litres d’alcool par an et par personne (soit 173 bouteilles de vin). Les hommes boivent davantage au quotidien (18% des 18-75 ans contre 6% de femmes). Même si la consommation d’alcool a diminué entre 2005 et 2010 dans la population générale, elle a augmenté chez les 18-34 ans, notamment avec le phénomène du binge drinking.


    L’alcoolisme est responsable de 45 à 50 000 décès par an et constitue la deuxième cause de mortalité évitable derrière le tabac. Les hommes meurent 5 fois plus que les femmes de leur consommation d’alcool.

     

    343  

    Prévention Alcoolisme

    Des moyens de prévention permettent de prévenir une consommation excessive et chronique d’alcool. Ainsi, il est recommandé de ne pas consommer plus de :

    • 2 unités d’alcool par jour pour les femmes
    • 3 unités d’alcool par jour pour les hommes
    • 4 unités d'alcool pour les consommations occasionnelles (1 unité d’alcool correspond à 10 grammes d’alcool pur, soit environ 1 verre).

    L’alcool est proscrit pendant toute la durée de la grossesse et de l’allaitement.

     

    Causes Alcoolisme

    L’alcoolisme semble favorisé par plusieurs facteurs :

    • des facteurs familiaux : les personnes dont un des parents souffre d’alcoolisme ont un risque plus élevé de consommation excessive. Il peut s’agir de facteurs génétiques ou environnementaux.
    • des facteurs socio-économiques : l'alcoolisme peut être vu comme un moyen d’échapper à des difficultés sociales, économiques ou professionnelles, tels que le chômage… Certains milieux professionnels sont aussi favorables à des consommations excessives.
    • des facteurs culturels, avec une tolérance plus ou moins grande vis à vis de la consommation d’alcool.
    • des facteurs psychologiques : anxiété, stress, dépression, troubles de la personnalité, l’alcool étant un excellent anxiolytique.

     

    Mécanismes à l’origine de la maladie

    L’alcoolisme se caractérise par une dépendance physique (se manifestant par des symptômes à l’arrêt de la consommation tels que tremblements, sueurs, delirium tremens) et psychologique (qui se traduit par une pulsion à consommer de l’alcool pour en retrouver les effets) ainsi qu’un phénomène de tolérance (la personne alcoolique a besoin de consommer de plus en plus d’alcool pour ressentir les mêmes effets), entraînant une consommation quotidienne et exagérée d’alcool.


    La dépendance s’installe au terme d’une durée variable selon les individus.
    L’éthanol contenu dans toutes les boissons alcoolisées est absorbé dans le sang et distribué aux organes tels que le cerveau. C'est le foie par la suite qui prend en charge l'essentiel de l'élimination de l'alcool avec les poumons, les reins et la peau.

     

    Symptômes Alcoolisme / manifestations

    A très court terme, l’absorption d’alcool provoque l’ivresse. Les symptômes en sont les suivants :

    • un ralentissement des réflexes
    • une diminution de la vigilance
    • une euphorie ou une tristesse
    • des troubles de l’équilibre
    • une appréciation erronée des situations et des distances
    • des crises d’épilepsie
    • un coma pouvant entraîner le décès

     

    L’alcoolisme chronique se manifeste par :

    • des tremblements matinaux
    • une érythrose faciale (visage rouge)
    • une hypertrophie des glandes parotides (situées sous la mâchoire inférieure)
    • rarement une rétraction tendineuse des auriculaires (maladie de Dupuytren)
    • des nausées, des vomissements, des diarrhées

    En cas de complications, d’autres signes peuvent apparaître :

    • une jaunisse, un épanchement liquidien intra-abdominal en cas d’hépatite ou de cirrhose
    • des troubles neurologiques pouvant être périphériques (perte de sensibilité ou de motricité des extrémités) ou centraux (troubles de la mémoire, de l’équilibre, démence…), ou une épilepsie.

    En cas de sevrage alcoolique, on observe :

    • des tremblements, une agitation, des sueurs avec souvent une anxiété, des cauchemars, une irritabilité
    • à un stade plus avancé une confusion, des hallucinations souvent visuelles
    • des convulsions
    • un delirium tremens (crise de délire associée à une agitation intense).

     

     

     

     

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